Revenons juste 3 semaines en arrière. Je suis à Chamouille (02). Je viens d’aller chercher mon dossard, décidée à réaliser une aussi bonne performance que l'an passé. Seulement les éléments du ciel se déchainent et je subis l'orage … Je suis trempée ! Je me résigne alors (comprenez que j’ai changé d’avis au moins 6 fois à la minute pendant 1h… !!) à ne pas prendre le départ de la course, un format M au Chemin des Dames, course d’ouverture d’une saison déjà bien courte.
Cependant, je sais que j’ai fait le bon choix, ma petite voix aussi : « Mélanie, souviens-toi ! La dernière fois que tu n’as pas senti une course, tu y as laissé un orteil, cette fois n’y laisse pas une clavicule ! ». La vérité c’est que je suis épuisée, et maintenant bien mouillée et donc frigorifiée… J’avoue l’idée de pédaler sous la pluie ne m‘enchante guère… L’ironie fera qu’il ne pleuvra finalement pas sur l’épreuve…
Bref, je rentre bredouille mais décidée à ne pas laisser passer la dernière chance de m’exprimer cette année, sur le Champ’Man, un format L au parcours sélectif et exigeant, au cœur de notre vignoble champenois, organisé par Epernay Triathlon.
Et puis mes affaires sont déjà quasi prêtes… moi qui déteste les préparer c’est le pied… (ah non ne me parlez plus de pied ! )
Le soleil mais pas la chaleur, sont de la partie cette fois. C’est donc toute guillerette que je me présente au parc, retrouvant par la même occasion, Mickaël et Amélie, deux sympathiques athlètes ardennais.
Installation rapide, dernière vérification, tous les voyants sont au vert, les dernières séances m’ont mises en confiance, je suis détendue.
Je rejoins le départ grâce aux navettes que l’organisation a mises en place. Mon regard croise soudain une tête connue, …tiens Céline Bastien, la Belge est là… ok Mél… tu sais ce qu’il te reste à faire….
Sur cette course, ils annoncent 1950m de natation, mais dans le sens du courant, et quel courant !! Interdit de se mettre à l’eau avant d’ailleurs… Une fois sur la ligne de départ on comprend mieux pourquoi… :-) Pan ! Le départ est donné, je pars vite, et à ma grande surprise, je me retrouve rapidement devant. C’est bien la première fois que je ne suis pas des pieds… et que je dois faire le boulot toute seule. Alors je m’applique, je tiens la tête, ma fréquence de bras, j’appuie et surtout je me laisse glisser… cette nouvelle combinaison Sailfish IPS est un vrai bonheur ! Tu dois passer à droite de l’île Mél, ah oui.. ok mais où est-elle cette île ??
C’est ma première course de l’année : cette impression de trouver le temps long je la connais, j’en souris et me reconcentre sur ma nage… j’aperçois au loin la bouée rouge, yes l’arrivée !!! Pas de montre au poignet (= pas de montre au fond de l’eau…) je n’ai aucune idée du temps qui vient de s’écouler mais le speaker m’annonce un gros écart avec mes poursuivantes. Ah génial !! je vais pouvoir faire une transition pourrie ! Enfin ce n’était pas mon intention, non non, j’ai travaillé, mais pas assez apparemment ! J’oublie les lunettes de soleil sur le cintre (en même temps le soleil on le cherche maintenant…) … pfff impossible de les remettre sans qu’elles ne me gênent. Je suis contrainte de m’arrêter, pour enlever le casque et enfiler de nouveau toute la panoplie, t’es sérieuse Mél ?!! quel professionnalisme … :-) Bref, je ne me démobilise pas, et pars en vélo : La « côte des Morts » m’attend. J’adore ce genre de parcours exigeant qui mène la vie dure à l’athlète. La montagne de Reims est devenue mon terrain de jeu, seulement elle ne pardonne ni les écarts de conduite ni la petite forme… Les jambes semblent bien répondre, je suis dans un bon jour. Même la pluie qui tombe désormais de plus en plus n’atteint pas mon moral… non non celui qui me le mine c’est Kevin, qui passe comme un avion de chasse avant la fin du premier tour ! Quoi ?!! déjà ?!! Ca me jette un froid (c’est pas comme si j’avais déjà froid… non mais pourquoi ai-je laissé les manchettes dans le parc ? ) puis ça me réveille, je relance la machine, seule perdue dans ce vignoble aux routes sinueuses, trempées, boueuses et bien glissantes… Bizarrement le deuxième tour passe plus vite…enfin dans ma tête pas au chrono… et heureusement il me reste de la lucidité pour anticiper les priorités à droite et éviter la voiture qui s’engouffre dans la rue principale sans regarder que j’arrive, tête entre les épaules, dans le dernier village. Bon ok, en même temps elle est dans son droit… bref, je rentre au parc saine et sauve, avec à priori une belle et grosse avance. J’ai dû bien rouler, Marco ne m’a pas rattrapée, hihi. Transition commentée par le speaker…euh y’a mieux que moi comme modèle en fait, qui le lui dit ?!! Et c’est parti pour le semi. Je sais que j’enchaine bien, je suis toujours en confiance. Le vélo ouvreur est aux petits soins, c’est la classe, j’avoue ! Le parcours à pied est lui aussi très sympathique, petit passage en ville, joli parc, et quelle belle avenue !! Demi-tour, ça redescend, ouf ! puis passage en sous-bois dans des petits chemins qui donnent soit disant du rythme.. ; perso j’aurais plutôt dit qui cassent les pattes non ?! bref, arrivée sur le stade, premier tour, check de la garmin, 6km !! ah cool… le semi sera finalement plus court (19,5km). J’ai croisé ma poursuivante sur le retour, je gère l’avance. « Premier relai devant » m’annonce le vélo ouvreur … C’est Cyril. Quoi quoi quoi ?!!! Mais à quel moment Marco m’a-t-il doublée ? Allez dernier tour ça devient bon ! Dernier demi-tour, ça devient plus que bon, mon regard croise celui d’Anthony… ahah je rigole en repensant au chrono qu’il avait envisagé… rien à faire, je ne peux vraiment pas allonger la foulée, il va me croquer, voilà c’est fait, je ne peux pas accrocher, tant pis, derniers mètres, … Mme l’arbitre, et passage sous l’arche d’arrivée, GENIAL !!!! La banderole en cadeau souvenir, et accueil de star. Un peu trop pour moi ! Mais après tout ce sera peut-être le seul tri de l’année et puis les sensations ont vraiment été bonnes, je suis plutôt contente de moi, même si il reste du travail à pied, je le sais, l’organisation est au top alors autant en profiter ! La suite vous la connaissez.
Hormis ma famille et mes proches qui me soutiennent toujours dans cette passion (pour ne pas dire obstination J ), les personnes qui m’ont soignées, mes compagnons d’entrainement, mon vélociste, et tant d’autres, je voudrais donc te remercier Karoly Spy, toi et ton appli Gutaï, qui visiblement me réussissez plutôt bien ;-)
Quant à cette épreuve, à cocher sur votre calendrier ! |